Une mission de découvertes : santé, maraîchage, écologie,..

La santé

Nous découvrons des centres et postes de santé bien tenus même si la maintenance des installations reste le talon d'Achille.
Casa for Life investit dans les infrastructures (nouvelles maternités, rénovation des toitures avant l'hivernage (nom de la saison des pluies) et panneaux solaires pour alléger les factures de la Sénélec (la société nationale d’électricité).
Le personnel de santé est compétent et motivé.

Au poste de santé de Diouloulou nous visitons la nouvelle morgue inaugurée en décembre 2021. La nouvelle toiture de la maternité est bien avancée. Un nouveau projet nous attend avec la radiologie pour lequel Casa for Life lèvera des fonds en 2022. Sur ce poste il faudra encore établir le contrat de maintenance.

Le maraîchage

Indissociable de la santé, le maraîchage nourrit les femmes au propre comme au figuré.

Les jardins maraîchers se situent en bordure des postes de santé ou dans la campagne proche des villages.
Deux conditions à leur bon fonctionnement : de l'eau, via le puits et sa pompe solaire, et le grillage pour éviter les incursions des vaches, des chèvres ou des lapins tous friands de verdure !

Le 8 mars, journée de la femme, avec DIG (une ONG américaine, Development In Gardening), nous avons visité les jardins d'Agnack et de Baghagha d'une superficie de 2 ha chacun. Les pompes solaires débitent des puits vers les bassins en périphérie où les femmes puisent pour irriguer les plantations de légumes (29 sortes différentes sortent de la terre fertilisée naturellement).

Ces deux villages se trouvent dans la région qui a le plus souffert de la rébellion armée qui a sévit une vingtaine d'années jusqu'au début des années 2000.
La Casamance souffre toujours d'un retard dans la santé et l'éducation par rapport au Nord et aux alentours de Dakar. Ce qui a fait dire aux villageois : « Dieu nous a apporté la connaissance, Martine et Yves nous ont amené la paix »

Après le délicieux repas à Baghagha nous assistons à la remise des diplômes à la quarantaine de maraîchères qui ont suivis une formation de 4 mois sous la supervision des facilitateurs de DIG ; leur slogan: « Pas de bureau, le bureau c'est le terrain »

Euphorie et danses ponctuent cette journée aux champs.

L'écologie

L'écologie est très présente en Casamance avec la culture bio, les panneaux solaires, les constructions en briques de terres compressées (avec une meilleure isolation que le ciment), et les toitures traditionnelles (en feuilles de rognier – espèce de palmier utilisée aussi pour les charpentes).

Les panneaux solaires sont très efficaces et permettent un saut technologique comparable à celui du téléphone mobile qui a vite supplanté le filaire. Cette technologie permet la décentralisation des demandes en électricité avec un retour sur investissement entre 3 et 5 ans.

Là aussi la maintenance et une bonne connaissance des installations est importante, entre autre pour les batteries.

Le tourisme

A partir de Ziguinchor les possibilités de découvertes sont nombreuses !

En premier lieu, la visite de l’île aux oiseaux nous a ravis !
Le fleuve Casamance, les mangroves et les bras de mer appelés bolongs sont un refuge idéal pour les aigrettes, pélicans, cormorans, flamants rose, sittelles, martins pêcheurs, milans et autres oiseaux serpents (ainsi dénommés pour leur long coup qui émerge de l'eau).
Au village de Djilapao nous sommes séduits par les baobabs et la maison musée aux sculptures plantureuses.

La cuisine locale, simple et savoureuse, a ravi nos papilles, avec les poissons grillés, les crevettes, les accompagnements de patates douces et de légumes sautés. Comme dessert, une papaye et une banane. Le tout arrosé d'une Gazelle, la bière brassée sur place.

Nous passons le week-end au Cap-Skirring à l'hotel Oudja le long de l'Atlantique. Augustin le propriétaire nous emmène dans l'Écoparc ou sont préservés des essences de forêt primaires, le fromager, le manguier sauvage, le figuier étrangleur, le rognier... Et c'est avec tristesse que, fin 2022, nous avons appris le décès d'Augustin, fervent initiateur d'organisations écologiques.
Le samedi nous partons à travers les rizières jusqu'au village de Kachouane et fermons la boucle en pirogue.


Sur la route de Banjul, de retour vers la Belgique, nous nous arrêtons à Diouloulou et sommes hébergés par Laye dans son motel Kent aux paillotes de briques de terres compressées et avec des tuiles locales sur le toit du restaurant .

Nous sommes chargés de plusieurs caisses d'un magnifique artisanat, en vue des prochaines ventes en Belgique.